Ouverture officielle
--> le 27 août 2009
Assis dans le fond, tout près du bar, les pieds sur une table en bois noueux, je me demande un peu: mais à quoi ça peut bien servir? Qui va venir ici? Qui prendra la peine de s'arrêter un instant pour boire un pot à ma table, à mon bar?
Et surtout, à qui donnerai-je l'adresse de mon petit troquet? Un moment avant de tourner l'écriteau, passant un dernier coup de chiffon sur le zinc pourtant tout neuf, je m'inquiète: et si personne...? Enfin, on ouvre ce genre d'endroit d'abord pour soi. Les clients ne sont que secondaires, que des visages entrevus dans la brume des cigares et des souvenirs qui flotte inévitablement au-dessus de nos têtes.
Au moins, que je me dis, il y aura toujours un va-et-vient. Je m'arrangerai pour remplir cet endroit de mes personnages, de mes clients, je ferai racler les chaises, je remplirai les cendriers, et à l'occasion je briserai une vitre ou deux. Je ferai mon propre bouche-à-oreille, m'invitant à des soirées à l'arrière de la grande salle, où je parierai mes gains de la semaine dans une partie de poker qu'on me laissera gagner, puisque devinez qui leur prête la salle, les cartes, et même l'existence...
Et ce sera ma musique qui résonnera entre ces murs, et faisant craquer les planches de la scène se déplaceront les musicien que je déciderai, sortis tout droit du petit carnet qui, sur le coin de mon bureau, accumule les pattes de mouche. Et la belle fille aux jeans troués, au bar, et le hippie sans âge attablé près de la scène, et ces deux bagarreurs à l'allure irlandaise, c'est moi qui leur paierai la tournée, pour m'excuser de les entasser, eux aussi, dans un petit carnet avec des musiciens à l'hygiène douteuse.
J'espère au moins que ces musiciens joueront comme il le faut, car c'est eux seuls qui pourront couvrir les craquements du plafond: il faut bien qu'à l'étage, dans les chambres, j'y amène la jolie rousse qui se tient près de la porte. Ou la belle brune aux yeux si pénétrants. Ou pourquoi pas la grande aux yeux bleus? Après tout, qui m'en empêche?
Et surtout, à qui donnerai-je l'adresse de mon petit troquet? Un moment avant de tourner l'écriteau, passant un dernier coup de chiffon sur le zinc pourtant tout neuf, je m'inquiète: et si personne...? Enfin, on ouvre ce genre d'endroit d'abord pour soi. Les clients ne sont que secondaires, que des visages entrevus dans la brume des cigares et des souvenirs qui flotte inévitablement au-dessus de nos têtes.
Au moins, que je me dis, il y aura toujours un va-et-vient. Je m'arrangerai pour remplir cet endroit de mes personnages, de mes clients, je ferai racler les chaises, je remplirai les cendriers, et à l'occasion je briserai une vitre ou deux. Je ferai mon propre bouche-à-oreille, m'invitant à des soirées à l'arrière de la grande salle, où je parierai mes gains de la semaine dans une partie de poker qu'on me laissera gagner, puisque devinez qui leur prête la salle, les cartes, et même l'existence...
Et ce sera ma musique qui résonnera entre ces murs, et faisant craquer les planches de la scène se déplaceront les musicien que je déciderai, sortis tout droit du petit carnet qui, sur le coin de mon bureau, accumule les pattes de mouche. Et la belle fille aux jeans troués, au bar, et le hippie sans âge attablé près de la scène, et ces deux bagarreurs à l'allure irlandaise, c'est moi qui leur paierai la tournée, pour m'excuser de les entasser, eux aussi, dans un petit carnet avec des musiciens à l'hygiène douteuse.
J'espère au moins que ces musiciens joueront comme il le faut, car c'est eux seuls qui pourront couvrir les craquements du plafond: il faut bien qu'à l'étage, dans les chambres, j'y amène la jolie rousse qui se tient près de la porte. Ou la belle brune aux yeux si pénétrants. Ou pourquoi pas la grande aux yeux bleus? Après tout, qui m'en empêche?
Ou peut-être n'y aura-t-il parfois que moi, avec mes pensées, mes inquiétudes. Que moi, qui m'amuserai à lancer des fléchettes sur la cible verte et noire à côté du juke-box. Ou sur une photo, accrochée là pour les circonstances. Et peut-être vous frapperez-vous à un écriteau vous annonçant que je suis parti pour une quinzaine de minutes, une heure, une journée, pendant qu'assis sur le quai juste devant je vous regarderai vous en aller d'un air coquin. Mais pas trop souvent, quand même.
Bienvenue chez Bozo.
Raconté par Bozo, le Jeudi 27 Août 2009, 23:49 dans la Grande Salle.
Commentaires :
tea
31-08-09
à 13:17
:)
Repondre a ce commentaire