Dimanche (22/11/09)
Rat des villes
Y'a des jours où je suis en ville comme chez moi. Les autobus sont mes colocs, ma cuisine est sur Mont-Royal, le Quartier latin est mon salon (avec système de son Dolby Surround!), j'ai ma cour arrière sur la montagne et le belvédère est mon balcon. Quant à ma chambre, elle est un peu partout, dans les quartiers glauques ou proprets, chez mes amis. Je fais mon lavage dans le fleuve, et ma pelouse est beaucoup plus belle au parc Jeanne-Mance que celle de mon voisin au parc Westmount.
Mais y'a des jours où c'est l'inverse, où je couche au milieu du boulevard Métropolitain, et où chacun de mes pas trébuche dans un nid-de-poule. Y'a des jours où mon moral est un trottoir gris sale, plein de vieilles gommes. Et c'est sans parler du smog qui m'enfume...
Aujourd'hui, c'est la ville qui avait le dessus.
Mais y'a des jours où c'est l'inverse, où je couche au milieu du boulevard Métropolitain, et où chacun de mes pas trébuche dans un nid-de-poule. Y'a des jours où mon moral est un trottoir gris sale, plein de vieilles gommes. Et c'est sans parler du smog qui m'enfume...
Aujourd'hui, c'est la ville qui avait le dessus.
Raconté par Bozo, à 22:27 à la porte.
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Jeudi (05/11/09)
Quand je m'abandonne, renversé, sur une chaise trouée...
--> ...je rêve.
Je rêve de grands espaces. Sur une musique de toujours, je rêve de marcher pieds nus, constamment, partout. Je rêve d'un vent qui fouette mon visage, sur le bord d'un océan, à l'autre bout du continent. Je rêve de partir avec une seule paire de jeans, un paquet de cigarettes et mes poches sous les yeux, et d'aller voir ailleurs si j'y serais pas plus beau. Je rêve de jouer pour des pinottes dans un couloir de métro. Je rêve de tes yeux que je ne connais pas encore, de ton sourire et de nos bagarres vaines sous la pluie, sur le bord d'une voie ferrée, attendant que le hasard vienne nous cueillir pour faire éclater nos horizons et halluciner notre vie.
Et pourtant, je rêve de calme, de stabilité, de bungalows et de carrière...
Et pourtant, je rêve de calme, de stabilité, de bungalows et de carrière...
Raconté par Bozo, à 00:41 en coulisses.
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Dimanche (27/09/09)
Grosse averse
Je regarde dehors, il pleut à sieaux sur ma vie et j'ai l'impression que je me laisse tranquillement couler dans un caniveau. C'est peut-être le temps de mettre par écrit ce que j'ai envie de faire.
[ ] Jouer dans une pièce de théâtre
[ ] Chanter la sérénade à une fille
[ ] Faire le tour des États-Unis
[ X ] Embarquer sur un train de marchandises en direction de la Colombie-Britannique
[ ] Me gosser une bibliothèque
[ ] Être indépendant financièrement de mes parents
[ ] Essayer le buvard
[ X ] Faire du pouce ailleurs qu'à Sorel
[ ] Sauter en parachute
[ ] Sauter en bungee
[ ] Jouer de la guitare à l'oreille
[ ] Me trouver une vocation
[ ] Faire partie d'un comité à l'UdeM
[ ] Conduire un métro
[ ] Apprendre à timer mes affaires quand je cuisine
[ X ] Passer mon permis
[ X ] Organiser un party rétro pour ma fête
[ ] Aller nager au CEPSUM de temps en temps
[ X ] Avoir la meilleure moyenne générale de mon programme, et la bourse qui va avec ^^
Ouais... ça en fait, du stock. C'est promis, je commence demain!
[ ] Jouer dans une pièce de théâtre
[ ] Chanter la sérénade à une fille
[ ] Faire le tour des États-Unis
[ X ] Embarquer sur un train de marchandises en direction de la Colombie-Britannique
[ ] Me gosser une bibliothèque
[ ] Être indépendant financièrement de mes parents
[ ] Essayer le buvard
[ X ] Faire du pouce ailleurs qu'à Sorel
[ ] Sauter en parachute
[ ] Sauter en bungee
[ ] Jouer de la guitare à l'oreille
[ ] Me trouver une vocation
[ ] Faire partie d'un comité à l'UdeM
[ ] Conduire un métro
[ ] Apprendre à timer mes affaires quand je cuisine
[ X ] Passer mon permis
[ X ] Organiser un party rétro pour ma fête
[ ] Aller nager au CEPSUM de temps en temps
[ X ] Avoir la meilleure moyenne générale de mon programme, et la bourse qui va avec ^^
Ouais... ça en fait, du stock. C'est promis, je commence demain!
Raconté par Bozo, à 23:36 à la porte.
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Vendredi (18/09/09)
Fin de soirée contemplative
Assis sur le quai juste en avant de chez Bozo, je joue une toune des Cowboys, la cigarette au bec, le verre de whisky qui traîne négligemment à côté. Et pourquoi pas, un coat en cuir, tiens. Depuis l'temps que j'en veux un! En jouant je regarde les nuages passer, et c'est bizarre, au lieu d'y voir des lapins j'y vois la perspective d'un futur où on va pouvoir y cacher des caméras. Petit trip paranoïa, allez savoir pourquoi.
Ça fait un p'tit bout que je me demande, changement de sujet, ce que ça doit être de vivre dans une petite communauté. Un endroit où tu connais tout le monde - non, pas tout le monde, c'est trop petit, mais une partie de la communauté disons - et où tu peux sentir que tu participes à quelque chose. Et où tu vois que ton existence, que tout ce que tu mets d'efforts dans ta vie, a une incidence au moins minime sur le cours des choses. Où tu fais partie de ton destin, où tu vois ta pièce de l'échiquier bouger. Où t'as l'impression d'être quelqu'un, et que le grand organisme dans lequel tu évolues, ben il te sent. Et et qu'il est content que tu sois là.
De m'écouter parler, ça me donne des envies de partir au bout du monde (occidental, on s'entend, hého), pour voir ce que je manque en grandissant, et en devenant pantouflard, à Montréal. Mais bon, moi, le passage à l'acte... Je suis bien, là, sur mon quai, à me l'imaginer, non?
Et si c'était différent, hein? Si j'étais mieux dans mon rêve de ce moment-là, dans mon fantasme d'un endroit qui s'avèrerait être ben ordinaire, dans l'fond?
Et voilà, on part quelque part, et on finit avec un plaidoyer pour l'inaction imaginative! C'est bien, de laisser aller sa pensée, pendant que les nuages ont encore rien contre sa présence parmi eux. M'enfin, il se fait tard, et il va mouiller, je rentre.
Ça fait un p'tit bout que je me demande, changement de sujet, ce que ça doit être de vivre dans une petite communauté. Un endroit où tu connais tout le monde - non, pas tout le monde, c'est trop petit, mais une partie de la communauté disons - et où tu peux sentir que tu participes à quelque chose. Et où tu vois que ton existence, que tout ce que tu mets d'efforts dans ta vie, a une incidence au moins minime sur le cours des choses. Où tu fais partie de ton destin, où tu vois ta pièce de l'échiquier bouger. Où t'as l'impression d'être quelqu'un, et que le grand organisme dans lequel tu évolues, ben il te sent. Et et qu'il est content que tu sois là.
De m'écouter parler, ça me donne des envies de partir au bout du monde (occidental, on s'entend, hého), pour voir ce que je manque en grandissant, et en devenant pantouflard, à Montréal. Mais bon, moi, le passage à l'acte... Je suis bien, là, sur mon quai, à me l'imaginer, non?
Et si c'était différent, hein? Si j'étais mieux dans mon rêve de ce moment-là, dans mon fantasme d'un endroit qui s'avèrerait être ben ordinaire, dans l'fond?
Et voilà, on part quelque part, et on finit avec un plaidoyer pour l'inaction imaginative! C'est bien, de laisser aller sa pensée, pendant que les nuages ont encore rien contre sa présence parmi eux. M'enfin, il se fait tard, et il va mouiller, je rentre.
Raconté par Bozo, à 23:46 sur le quai, les pieds dans l'eau.
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Jeudi (27/08/09)
Ouverture officielle
--> le 27 août 2009
Assis dans le fond, tout près du bar, les pieds sur une table en bois noueux, je me demande un peu: mais à quoi ça peut bien servir? Qui va venir ici? Qui prendra la peine de s'arrêter un instant pour boire un pot à ma table, à mon bar?
Et surtout, à qui donnerai-je l'adresse de mon petit troquet? Un moment avant de tourner l'écriteau, passant un dernier coup de chiffon sur le zinc pourtant tout neuf, je m'inquiète: et si personne...? Enfin, on ouvre ce genre d'endroit d'abord pour soi. Les clients ne sont que secondaires, que des visages entrevus dans la brume des cigares et des souvenirs qui flotte inévitablement au-dessus de nos têtes.
Au moins, que je me dis, il y aura toujours un va-et-vient. Je m'arrangerai pour remplir cet endroit de mes personnages, de mes clients, je ferai racler les chaises, je remplirai les cendriers, et à l'occasion je briserai une vitre ou deux. Je ferai mon propre bouche-à-oreille, m'invitant à des soirées à l'arrière de la grande salle, où je parierai mes gains de la semaine dans une partie de poker qu'on me laissera gagner, puisque devinez qui leur prête la salle, les cartes, et même l'existence...
Et ce sera ma musique qui résonnera entre ces murs, et faisant craquer les planches de la scène se déplaceront les musicien que je déciderai, sortis tout droit du petit carnet qui, sur le coin de mon bureau, accumule les pattes de mouche. Et la belle fille aux jeans troués, au bar, et le hippie sans âge attablé près de la scène, et ces deux bagarreurs à l'allure irlandaise, c'est moi qui leur paierai la tournée, pour m'excuser de les entasser, eux aussi, dans un petit carnet avec des musiciens à l'hygiène douteuse.
J'espère au moins que ces musiciens joueront comme il le faut, car c'est eux seuls qui pourront couvrir les craquements du plafond: il faut bien qu'à l'étage, dans les chambres, j'y amène la jolie rousse qui se tient près de la porte. Ou la belle brune aux yeux si pénétrants. Ou pourquoi pas la grande aux yeux bleus? Après tout, qui m'en empêche?
Et surtout, à qui donnerai-je l'adresse de mon petit troquet? Un moment avant de tourner l'écriteau, passant un dernier coup de chiffon sur le zinc pourtant tout neuf, je m'inquiète: et si personne...? Enfin, on ouvre ce genre d'endroit d'abord pour soi. Les clients ne sont que secondaires, que des visages entrevus dans la brume des cigares et des souvenirs qui flotte inévitablement au-dessus de nos têtes.
Au moins, que je me dis, il y aura toujours un va-et-vient. Je m'arrangerai pour remplir cet endroit de mes personnages, de mes clients, je ferai racler les chaises, je remplirai les cendriers, et à l'occasion je briserai une vitre ou deux. Je ferai mon propre bouche-à-oreille, m'invitant à des soirées à l'arrière de la grande salle, où je parierai mes gains de la semaine dans une partie de poker qu'on me laissera gagner, puisque devinez qui leur prête la salle, les cartes, et même l'existence...
Et ce sera ma musique qui résonnera entre ces murs, et faisant craquer les planches de la scène se déplaceront les musicien que je déciderai, sortis tout droit du petit carnet qui, sur le coin de mon bureau, accumule les pattes de mouche. Et la belle fille aux jeans troués, au bar, et le hippie sans âge attablé près de la scène, et ces deux bagarreurs à l'allure irlandaise, c'est moi qui leur paierai la tournée, pour m'excuser de les entasser, eux aussi, dans un petit carnet avec des musiciens à l'hygiène douteuse.
J'espère au moins que ces musiciens joueront comme il le faut, car c'est eux seuls qui pourront couvrir les craquements du plafond: il faut bien qu'à l'étage, dans les chambres, j'y amène la jolie rousse qui se tient près de la porte. Ou la belle brune aux yeux si pénétrants. Ou pourquoi pas la grande aux yeux bleus? Après tout, qui m'en empêche?
Ou peut-être n'y aura-t-il parfois que moi, avec mes pensées, mes inquiétudes. Que moi, qui m'amuserai à lancer des fléchettes sur la cible verte et noire à côté du juke-box. Ou sur une photo, accrochée là pour les circonstances. Et peut-être vous frapperez-vous à un écriteau vous annonçant que je suis parti pour une quinzaine de minutes, une heure, une journée, pendant qu'assis sur le quai juste devant je vous regarderai vous en aller d'un air coquin. Mais pas trop souvent, quand même.
Bienvenue chez Bozo.
Raconté par Bozo, à 23:49 dans la Grande Salle.
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Jeudi (20/08/09)
Chez Bozo ouvre ses portes
--> en août 2009
Ça s'en vient...
Raconté par Bozo, à 00:55 à la porte.
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